Roller Derby Bordeaux Club

Venu des Etats-Unis, le Roller Derby est un sport atypique et féministe qui a vu jouer son premier match en France en 2010 à Bordeaux, à la Caserne Niel.

Le Roller Derby, qu’est ce que c’est ?

Le Roller Derby, c’est un sport de vitesse et de contacts qui se pratique en roller quads. Deux équipes de 5 joueuses s’affrontent sur une piste ovale pour faire passer la jammeuse (c’est elle qui donne les points é son équipe en dépassant ses adversaires, on la reconnaît grâce à ses étoiles sur le casque) à travers le pack constitué des bloqueuses des deux équipes, celles-ci doivent à la fois empêcher la jammeuse adverse de passer et aider la leur à traverser la défense adverse.

Un match dure une heure, il est découpé en « jam » de 2 minutes maximum. La première jammeuse à dépasser le pack obtient le « lead » et gagne le droit de stopper le jam quand elle le souhaite, en général, dès qu’elle a marqué ses points et que l’autre jammeuse la talonne de près afin de l’empêcher de marquer aussi. Il suffit de quelques jams pour se rendre compte que ce sport est avant tout stratégique. Les règles à respecter sont d’ailleurs si importantes qu’un bon arbitrage ne demande pas moins de 21 personnes (7 Officiels en patins et 14 sans). Une fois digérées les 50 pages de règles, on a compris que tous les coups ne sont pas permis dans le derby et que c’est le fairplay qui prime !

Car la plupart du temps, dès qu’on parle de Roller Derby à quelqu’un qui ne sait pas de quoi il s’agit, il ou elle évoque le film Bliss (ou le film Roller Ball, selon sa génération !) et il nous faut avant tout lui expliquer que non il n’y a pas de coup de coudes dans le Roller Derby, encore moins de mobylette vrombissante à laquelle s’accrocher ! Quant à ceux qui ont vaguement entendu parler, il nous faut casser leur fantasme du sport violent et sexy parce qu’ils ont cru voir passer é la télé des nanas en mini-shorts qui se cognent dessus.

Bien sûr nous assumons nos tenues décalées et nos pseudos rigolos mais nous prenons notre sport très au sérieux, on se doit donc d’abord d’expliquer ce que le Roller Derby N’EST PAS avant de pouvoir parler de ce qu’il est (au fait non, ne cherchez pas, il n’y a pas de ballon !) …


Petite histoire du Roller Derby

Dans les années 30, le roller derby consistait surtout en une course en patins de plusieurs milliers de kilomètres, qui donnait lieu à de vraies bagarres avant de devenir un sport-spectacle dans les années 40, ressemblant de plus en plus à du catch sur roulettes jusqu’aux années 70. L’image de ce sport se ternit alors en raison de ses combats chorégraphiés et souvent truqués et le roller derby tombe peu à peu dans l’oubli.

Dans sa version moderne, le Roller Derby renaît de ses cendres aux Etats-Unis, au Texas plus précisément, où il adopte de nouvelles règles, se structure sous l’égide de la WFTDA* et rencontre son public au début des années 2000. Fortement influencé par la mouvance « DIY », à la foi Punk et Féministe, le sport a laissé de côté la course pour faire place à de vrais matchs avec de vrais contacts, où la valeur individuelle ne serait rien sans un vrai jeu d’équipe derrière.

Sur la piste, les joueuses osent tous les looks, prennent un Derby Name et font place à de vraies guerrières à roulettes : l’engouement pour ce sport féminin et féministe hors du commun est tel qu’on compte désormais plus de 1000 clubs à travers le monde.

Le Roller Derby en France

Quand le Roller Derby arrive en France en 2010, les tout nouveaux clubs doivent surmonter nombre d’obstacles, des clichés les plus sexistes à la difficulté de trouver des gymnases où s’entraîner. On voit donc émerger une vraie communauté Derby, fraternelle et solidaire, qui permet au sport de se développer sur tout le territoire en un temps record et même d’envoyer une équipe française à la coupe du monde de Dallas en 2011 !

En 2015, la Fédération Française de Roller Sports tient enfin compte du Roller Derby et des 114 clubs qui lui sont affiliés, au point qu’elle lui dédie une commission et lance son tout premier championnat.

L’association du Roller Derby Bordeaux Club

C’est durant l’été 2009 à Bordeaux que naissent « les Petites Morts », toute première équipe de Roller Derby française grâce à l’impulsion et la ténacité de Belle Zébuth, fondatrice et coach du Roller Derby Bordeaux Club. L’association est une ligue aux équipes exclusivement féminines et gérée entièrement par ses joueuses.

En 2016 au sein de notre ligue, on compte
– plus de 80 adhérents, joueuses et officiels compris
– deux Travels Teams : les Petites Morts et la Compagnie Cruelle
– deux équipes locales : les Rotten Black Grapes et les Pink Cheek Peaches

Respectueux de la philosophie de la WFTDA* «  by the skaters, for the skaters « , dont nous respectons les règles et les valeurs, le RDBC est une association sportive et féminine créée en janvier 2010.

Le club fonctionne concrètement grâce à ses différents comités, chacun représenté au sein du Comité Directeur qui se réunit une fois par mois pour statuer sur les différentes propositions. Cette organisation horizontale permet le débat et la prise d’initiative, il est garant d’une vraie démocratie mais demande énormément de responsabilisation. Nous encourageons donc fortement nos joueuses à s’impliquer et à s’investir au sein de la ligue car c’est seulement grâce à elles que celle-ci fonctionne et se développe.

En ce sens, le fait d’adhérer au RDBC n’a rien à voir avec l’adhésion à un club de sport traditionnel : ici on ne consomme pas un sport, il est avant tout question d’engagement associatif.é Coordonner les missions de son comité ou faire un gâteau pour la buvette : chacune fait en fonction de ses envies et de ses possibilités.


Du roller derby à la Caserne Niel

Le tout premier match de Roller Derby a justement eu lieu à la Caserne Niel durant la manifestation  » Imaginez maintenant  » en juillet 2010. Les Bordelaises se frottèrent aux Toulousaines dans un match pugnace et amical qui enthousiasma le public. Quand aux joueuses et aux arbitres, ils comprirent qu’il allait falloir s’entraîner dur avant de maîtriser totalement les règles et les enjeux de ce sport addictif !

Mais il a fallu attendre 5 ans avant que la mairie de Bordeaux accorde au club un créneau par semaine dans un gymnase pour s’entraîner, c’est donc sur le rink du quai St Michel que les Petites Morts ont commencé à travailler dur. Toutefois, bien que ravies d’occuper un peu de ce territoire urbain généralement occupé par les hommes et afin de pouvoir continuer à s’entraîner par tous les temps, il leur a bientôt fallu investir dans la location d’un gymnase. Lorsque celui-ci n’a plus été disponible, l’association eu la chance d’être accueillie à la Caserne Niel, lieu hautement symbolique à nos yeux.

En s’entraînant au Dépôt, on ne bénéficie donc pas seulement d’un lieu pour patiner, c’est également là que pour nous – et pour le Derby français – , tout a commencé ! Grâce à l’énergie positive du lieu et de ses occupants, le club bénéficie d’un endroit couvert où s’entraîner et organiser ses évènements en dehors des matchs officiels.

En effet, bien qu’elle nous permette de nous entraîner, la taille de la piste que nous avons tracé ne nous permet malheureusement pas d’y jouer des matchs officiels mais nous pouvons y organiser des matchs amicaux. Nos deux équipes locales s’y rencontrent tout au long de l’année.

A la fois moteur et soutien, l’association de La 58ème nous permet également de participer à de grands évènements comme l’Armée des Grands Singes l’été dernier qui réunissait un très grand nombre d’associations ou d’organiser nous-mêmes des évènements plus modestes comme la Patinoire de Noël cet hiver en collaboration avec nos copains les S.T.Y.X et qu’on espère renouveler très bientôt.

C’est également là que nous organisons nos journées d’initiation.
A partir de 18 ans, tous niveaux et tous gabarits bienvenus, nous formons nos joueuses de A à Z.
Plus de renseignements sur rollerderbybordeaux.fr

Par ailleurs, la caserne Niel attire un public varié qui nous découvre au hasard d’une promenade le samedi, c’est souvent l’occasion de faire connaître notre sport dans un contexte authentique et convivial à des gens qui n’auraient probablement jamais vu de Roller Derby autrement.

Pour nous rencontrer, il vous suffit de passer nous voir au Dépôt lors de nos entraénements :
– le mercredi soir de 19h30 à 22h30
– le samedi en journée de 10h30 à 19h00

* Women’s Flat Track Derby Association
Nous sommes membres de la WFTDA,  » Association de Ligues bénévoles  » à travers le monde entier oeuvrant à soutenir le développement du Roller Derby dans le respect de ses joueuses et des Ligues, éditrice officielle des Règles du Jeu.

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Les assos du Dépôt de Darwin : The show must go on!

Le mardi 7 juillet 2015 se déroulait une grande soirée organisée par le Fonds de dotation de Darwin avec des expositions, des concerts, des conférences, des visites guidées, et le vernissage de l’installation « l’armée des grands singes ». Cet évènement était également l’occasion de mettre en lumière les associations résidentes au Dépôt de Darwin, soutenues par le Fonds de dotation : Bordeaux Bike Polo, Les Petites Morts (roller derby féminin), Les Styx (roller derby masculin), ainsi que Les Amis du Pignon Fixe.

Certains visiteurs ont eu l’impression de se retrouver à New York en passant les portes du Dépôt ce soir-là. Il faut dire que malgré l’état de décrépitude des bâtiments, l’ème de la Caserne Niel plane encore. Lorsque la chaleur tape sur les toits, des odeurs d’huile et d’essence sont palpables dans l’air ambiant.

Vieille architecture industrielle, réaménagement DIY de l’espace, récupérer de vieilles choses, les reconstruire, et leur donner un nouveau souffle : cette soirée du 7 juillet était donc une belle opportunité pour les associations de communiquer sur leurs pratiques auprès du public mais aussi de se retrouver entre elles, lors d’un évènement collectif. La mutualisation des espaces et des biens est une de leurs valeurs communes et c’est grâce é elles que le Dépôt vit une deuxième jeunesse aujourd’hui. Les associations de bike polo et de roller derby ne sont pas les seules utilisatrices du lieu, il est occasionnellement loué par le Fonds de dotation é d’autres structures extérieures qui souhaitent y faire des évènements. (dernier en date : 1ère de cordée)

Mais revenons sur le contenu de cette fameuse soirée. Moult activités et services y étaient proposés :

– en rentrant à droite se tenait un atelier de sérigraphie monté par Bordeaux Bike Polo, occasion de lancer leur nouveau logo et se faire sérigraphier en direct un sac ou bien son propre t-shirt.

– juste à côté, au coin du terrain : la Goldsprint des Amis du Pignon Fixe. De nombreux compétiteurs se sont succédés, aussi bien des visiteurs que les joueurs du bike polo et du roller derby.

– sur la gauche de l’espace d’accueil, le bar, toujours en place, où l’on pouvait déguster la Darwin Beer, des cocas et limonades bio.

– au dessus du comptoir, une projection de vidéos de roller derby et d’un documentaire américain sur le bike polo é Seattle (« Count It »).

– sur le côté droit du terrain une expo photo montée sur des cimaises en palettes immortalisait les joueurs de bike polo et de roller derby en pleine action lors de matchs ou d’entraînements. Photos prises pour la plupart par les joueurs eux-mèmes. Vous avez toujours la possibilité de passer voir les photos au dépôt, elles y restent tout l’été!

– et enfin au coeur de cette effervescence, le terrain, investi tantôt par les joueurs de roller derby et tantôt par les joueurs de bike polo, vous démontrant comment manier les patins et le maillet.

Beaucoup de choses à voir ce soir là sur le site de Darwin, en espérant que des visiteurs seront repartis avec l’envie de revenir taper la balle avec Bordeaux Bike Polo ou bien chausser les patins avec Les Styx et Les Petites Morts du roller derby. On leur souhaite tout le meilleur pour la suite, continuons à faire vivre le Dépôt et l’aventure darwinienne. Revenez les voir sans modération!

+ d’infos :

Bordeaux Bike Polo
bordeauxbikepolo.com
pignonfixe.com

Roller Derby Bordeaux club
rollerderbybordeaux.fr

S.T.Y.Xé Roller Derby Men Bordeaux
rollerderbybordeauxmen.fr

Amis du Pignon Fixe

37m3 PLUS LOIN – CARGO 209

C’est derrière le Skatepark de la Caserne Niel que nous retrouvons Clément Garnung, directeur artistique de l’association Cargo 209 (ndlr : entendez à Cargo de sang neuf). Cinq containers sont disposés sur le bitume, les tentes sont dressées pour s’abriter du soleil, le bruit des scies électriques est omniprésent. Des artistes, des étudiants, des menuisiers et des bénévoles, participent depuis le 3 mai 2015 à une résidence d’artistes venus de France, de Mauritanie et du Sénégal.

C’est par la promotion de ces artistes, la diffusion de leurs oeuvres, et la médiation intellectuelle, que Cargo 209 cherche é croiser et mettre en lumière les différentes cultures et savoirs du monde.

é David Manaud
Clément Garnung – é David Manaud

37m3 PLUS LOIN

37m3 c’est le volume d’un container. 37m3 plus loin, c’est le fait que le spectateur se nourrit, tel un apprenant, de la création et du processus pour comprendre aujourd’hui ce que l’immigration signifie.

D’une immigration heureuse, forcée ou choisie, les artistes qui participent à l’événement ont tous un vécu personnel à raconter, ou bien celui d’un de leurs amis qui parfois, ne sera jamais arrivé au terme de son voyage.

« Il y a 400 encore, il y avait l’esclavagisme. Aujourd’hui, tout n’a pas nécessairement changé : les voyages, c’est toujours dans un fond de cale d’un bateau pour beaucoup de monde. Avec des enjeux différents, c’est intéressant de voir qu’en 400 ans rien n’a évolué. » – Clément Garnung

La Fête du fleuve à Bordeaux, était une occasion pour eux de parler de l’immigration. Bordeaux est une ville qui s’est construite grâce aux activités de la Garonne. Les gens sont arrivés par le fleuve, les gens en sont repartis, même encore aujourd’hui.

« Cela nous semblait important de parler du thème de l’immigration, au milieu de la voile, intégrés autour de stands commerciaux. Notre projet gravite autour du projet Vaisseau Fantôme porté par MC2A. » – Clément Garnung

é David Manaud
Groupe scolaire – é David Manaud

IMMIGRATION INVISIBLE

« Quand nous regardons notre présent nous nous demandons si l’esclavagisme a réellement changé. Ce sont toujours les mêmes bras valides qui partent, ce sont les mêmes moyens de transports précaires, et les mèmes conditions de traversée c’est-à-dire, la promiscuité, la maladie, la mort, la faim. Et tout ça pour une même finalité donc l’esclavage. Les paradigmes ont changé, mais cela reste toujours de l’esclavage lorsque l’on sait que ceux qui immigrent en occident travaillent dans des conditions minables. » – Mamadou Sow (Binetart)

é David Manaud
Mamadou Sow (Binetart) – é David Manaud

Maintenant, comment s’arranger pour que les politiques cessent d’ètre hypocrites ? Comment faire pour que ceux qui profitent de cette main d’oeuvre facile puissent aussi s’en détourner ?

Sans hypocrisie on peut trouver le moyen de faire bouger les gens, car c’est le mouvement qui a construit l’humanité. – Mamadou Sow (Binetart)

Lors de nos échanges avec Mamadou, un sentiment de colère, de désarmement face à la situation transparaît. Il soulève alors, une autre face de l’immigration, celle qui ne se voit pas, mais qui pille l’Afrique de ses ressources intellectuelles :

« Il y a énormément de personnes qui passe par des voies très légales, et ce sont des états qui ouvrent, en parlant d’immigration choisie, mais choisie parmi quoi ? Qui sont choisis ? On appelle cela de l’immigration choisie, mais en réalité, on écrème le continent africain de ses talents. »  – Mamadou Sow (Binetart)

Rendez-vous pour l’ouverture de l’exposition qui se déroulera du 23 mai au 6 juin au Parc des Angéliques, au pied de la statue de Toussaint Louverture.

Mais en attendant, découvrez le teaser de l’événement :


En savoir plus :
Site internet de Cargo209 !
Cargo209 est sur Facebook!

BETS BRIGADE : UN REVIVAL AMBITIEUX ET PROMETTEUR

Samedi 11 octobre 2014, la Bets Brigade Session a été organisée au Hangar Darwin et a rassemblé plus de 200 passionnés de la vert’, discipline phare de Christophe Bétille !

Cet événement, initialement organisé sur la ville de Nantes, a pu voir le jour grâce à la complicité de Pierre Ghiglia, gérant du Sirocco Skate Shop, de Ben Madneom, constructeur de modules de skate et de Jim Lalondrelle, grands skateurs bordelais et gros habitués du Hangar.

Un revival en l’honneur de Christophe Bétille

Cette Bets Brigade Session promettait un revival ambitieux en l’honneur de Christophe Bétille, pilier de la scène du skate nantais, décédé en 2009.

Cet homme, grand skateur de notre époque, a fait rêver de nombreux pratiquants en France.

Ce fut l’occasion de doter le park de nouveaux modules, certains faits par le fabriquant professionnel de modules de skate artistique Ben Madneom’s, mais surtout de présenter la dernière réalisation de nos brigadiers : la transformation en pyramide d’un ancien van :

BETS BRIGADE - Hugo Rauff - ollie - Darwin
Hugo Rauff – ollie

Pierre Ghiglia, un des organisateurs témoigne :

[blockquote]Nous sommes très contents de cette première rencontre d’octobre autour du souvenir de Christophe. Tout le monde s’est investi personnellement, et nous avons eu de beaux retours ! [/blockquote]

Ce fut une belle opportunité de rassemblement et l’ambiance était au rendez-vous. Les organisateurs envisagent déjà la seconde édition :

[blockquote]À propos d’une seconde édition ? Pourquoi pas ! Certains commencent à me solliciter à ce sujet. Darwin reste le lieu idéal. Personnellement, je verrai bien un évent de big rampe plus structuré au niveau compétition. Une sorte de trophé Bets Brigade. Nous voulons mettre en place un rendez-vous annuel rassemblant un large panel de la communauté skate française, ouverte à toute l’Europe.[/blockquote]

Vous l’avez compris ? Stay tuned !

https://vimeo.com/110271426

LE SIGNAL D’OLIVIER CROUZEL

Il est l’un de ces artistes soutenus par le Fonds de dotation Darwin, qui travaillent à la Caserne Niel. C’est au détour d’un vieux hangar, situé du côté des Magasins Généraux, que nous rencontrons Olivier Crouzel.

Cet artiste aime observer les lieux en perdition mais petit à petit réappropriés, soit par la nature, soit par l’homme. Gare à celui qui le définirait comme artiste-mappeur : son travail ne touche pas à l’architecture mais bien à l’évolution des lieux et des usages qu’en font ses habitants. A l’aide de vidéos projecteurs, il éveille le spectateur et l’interpelle sur l’érosion humaine. Il nous raconte le rapport qu’il entretient avec la Caserne Niel :

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DARWIN-OLIVIER-CROUZEL-VIDEASTE-MAPPEUR-©-Christophe-Pit-

Adrien Montiel : Comment es-tu arrivé à la Caserne Niel ?

Olivier Crouzel : J’ai découvert la caserne il y a 4 ans, je m’y suis installé. On m’a proposé cet endroit, à la glacière. En 3 jours j’ai déblayé, j’ai mis des fenêtres, des cadenas et hop c’est devenu un endroit pour travailler. La glacière, il n’y a pas de confort, il n’y fait pas chaud, tu vois là j’ai un petit chauffage sur roulette. Il pleut à l’intérieur mais pas partout, parce que c’est grand. Ce lieu me sert comme site de production, et même d’exposition.

L’endroit porte bien son nom, il est froid, humide, les murs tapissés de graffitis sont délabrés. 

En y rentrant, on y trouve des morceaux de bétons qui jonchent le sol et même quelques épaves de voitures. Au milieu de ce grand espace, entre les pylônes qui soutiennent le plafond, sont étendus des torchons sur des cordes à linges. Deux autres pièces y sont accolées, l’une est blanche, l’autre est noire :

Au fur et à mesure de mon travail, je modifie cet espace par rapport au besoin, et non pas par rapport au confort. Ça c’est un endroit où de toute manière je n’y resterai pas longtemps puisque il va y avoir des travaux, mais je compte bien avant y faire quelque chose. J’aimerai travailler sur ce moment de passage où le lieu n’était rien, en préfiguration, et ainsi voir comment est-ce que l’on peut travailler dans un lieu brut comme celui dans lequel j’évolue, pour le comparer à un lieu de plus en plus en conformité. Mais en attendant je préfère commencer par produire des choses, avant de fabriquer un lieu en fait.

Olivier Crouzel souhaite faire de son atelier un espace de rencontres, entre des artistes, des scientifiques, des architectes. Il voudrait les impliquer dans une réflexion autour de l’érosion humaine.

Chaque mois qui passe, on a une couche de confort supplémentaire. Là ils sont en train de déblayer en haut, et bientôt il ne pleuvra plus à l’intérieur. Ce lieu va devenir plus confortable et donc du coup il va changer.

Les gens auront envie de venir, cela me permettra d’étudier comment l’humain se réappropriera cet endroit, et à ce moment j’en partirai puisque du coup, je n’aurai plus rien à y faire.

Je crois qu’on en est là, à faire de jolies choses, de jolies expériences, très vite tu peux projeter un grand truc sur un grand mur et ça marche. Les artistes aujourd’hui font des installations, avec de beaux matériaux, les oeuvres coûtent chères, c’est très beau mais ce qui compte aujourd’hui c’est le fond, c’est ce que l’on veut dire et partager, car nous sommes au-delà d’un simple principe d’esthétique : l’architecture, la science, tous ces milieux commencent à être poreux.

Les projets d’urbanisation qui affectent la caserne, laissent supposer que l’on puisse faire qu’un quartier entier reparte à zéro, sans prendre soin des battements qui pulsent déjà en son sein. Olivier Crouzel s’inquiète de l’unité de lieu qui apparaîtra. Il est important de conserver des coins secrets, bruts, afin d’en ressentir l’âme de la caserne.

En savoir plus :

www.oliviercrouzel.fr
Olivier Crouzel sur Viméo
@Oliver_Crouzel sur Twitter

Photographies : Christophe Pit

Le Hangar Darwin

éDavid Sanchez
é David Sanchez

Le Hangar Darwin est un haut lieu des cultures liées aux sports de glisse et au skate en particulier. Fruit d’une démarche participative de conception et de construction, il est géré par l’association la Brigade qui compte aujourd’hui plus de 3000 adhérents.

Un skate park éco-responsable et participatif

En accord avec les principes fondateurs du Darwin Ecosystème, sa conception a été participative et collective, impliquant les usagers dans la réflexion et dans les ateliers de construction des différents modules.

Tout, hormis quelques éléments bois de structure et le plaquage bois des rampes qui doit ètre régulièrement renouvelé, provient d’une démarche de recyclage ou de récupération. Grèce à un soutien massif du Fonds de dotation Darwin, qui dans un premier temps a joué le rôle d’opérateur avant d’en confier la gestion à la Brigade en 2011, le Hangar a été aménagé avec des ressources données en mécénat (à hauteur de 350,000 €) et grâce au  soutien de la ville de Bordeaux à hauteur de 150,000€ pour la mise aux normes du bâtiment (électricité, désenfumage, portes de secours, éclairage, toilettes, accès des fluides).

é David Sanchez
é David Sanchez

Participation et frugalité

En réhabilitant un hangar de stockage de l’armée, en utilisant une démarche systématique de récupération et de recyclage et enfin en impliquant les usagers du Hangar dans la conception et la fabrication des aménagements, le Hangar Darwin propose une approche innovante de l’aménagement d’espaces publics. Il crée une valeur sociale forte, avec une appropriation du projet par les plus actifs, et permet une réduction considérable des coûts de mise en oeuvre, et donc une autonomie plus forte de l’association qui en a la charge.

é David Sanchez
é David Sanchez

La Brigade, opérateur du Hangar Darwin

La Brigade est l’association à qui la gestion du Hangar a été confiée par le Fonds de dotation Darwin. Ce dernier en a l’autorisation d’occupation temporaire via une convention signée avec l’aménageur de l’éco-quartier Bastide Niel, jusqu’au 31 décembre 2015. Celle ci est renouvelable chaque année et à nouveau en négociation, jusqu’à ce que les travaux d’aménagement de la zone commencent, à une échéance que nous ne connaissons pas encore.

Plusieurs associations utilisent régulièrement le Hangar Darwin, à titre gratuit. Des cours de skate avec l’association Board’O et Move and Skate, mais aussi La Brigade. Mais aussi Burdigala Bicycle et le Bordeaux Longskate Club.

plus d’informations :

Le Hangar Darwin sur facebook

sur le site de Darwin

Jam Graffiti Full Color #5

Les 18 & 19 avril 2015, ce fut la cinquième édition du DIY Graffiti Jam à Bordeaux organisé par ZARB, du collectif FullColor. Au programme, plus de 60 artistes et passionnés ( Graffiti Art, Street Art…) ont pris d’assaut l’ancienne caserne militaire « Niels », le spot mythique et historique de Bordeaux, l’ex « Belle endormie ».

Sound systems, Block Party, buvette et autres douceurs printanières se sont invités malgré la pluie le samedi en soirée, chassée par le soleil le jour d’après… Week-end de partage artistique sur le thème de la revégétalisation de friches industrielles initié et orchestré par ZARB, qui dans le mème temps fêtait ses 33 ans. Matière d’inspiration avec la création d’un carbre de vie en mode DO IT YOURSELF.

Découvrez, ou re-découvrez quelques-unes de ces réalisations sur les murs de la Caserne Niel, en photo :

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Do it Yourself Graffiti Jam
éI. Camus

Do it Yourself Graffiti Jam
éI. Camus

Do it Yourself Graffiti Jam
éI. Camus

Do it Yourself Graffiti Jam
éI. Camus

Zarb full color
éI. Camus

Do it Yourself Graffiti Jam
éI. Camus

Do it Yourself Graffiti Jam
éI. Camus

Do it Yourself Graffiti Jam
éI. Camus

Do it Yourself Graffiti Jam
éI. Camus

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éI. Camus

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éI. Camus

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éI. Camus

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éI. Camus

Do it Yourself Graffiti Jam
éI. Camus

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éI. Camus

Do it Yourself Graffiti Jam
éI. Camus

Do it Yourself Graffiti Jam
éI. Camus

Zarb by night
éI. Camus

Le christ de Zarb
éI. Camus

La Vidange du Darwin Custom – Skate, bike, Surf.

A l’occasion de La Vidange, organisé les 17, 18 et 19 octobre 2014, le Darwin Custom, La Brigade et le CRMC se sont associés pour vous proposer 3 jours d’événements autour de l’univers de la mécanique, du skate et du surf !

Tristan Barosso, chef Brigadier nous confiait :

On projette l’organisation d’un Vide Garage, version masculine du vide dressing, qui réunira les trois piliers formés par le skate, le surf et la moto, promet d’être bien animé !

Vide Garage: une vingtaine de stands tenus par des collectifs et magasins amis venus proposer de belles affaires é réaliser pour un public ravi.

LA VIDANGE

Les participants de La Vidange se sont aventurés toute la journée avec leur bécane le long de la route du Médoc pour un gros ride terre et mer.

RIDE LA VIDANGE

Studio PAP’S était présent pour couvrir ces 3 jours d’événement Ride on !!

En savoir plus 
Et de très belles photos sur le site de David Marvier à retrouver ici !
Retrouver le Darwin Custom sur Facebook !